Interview de Christian Clause
Lors du dernier stage de Christian, nous en avons profité pour lui poser quelques questions sur sa vie de karatéka.
ABK : A quel âge as tu commencé le karaté ?
CC : A 21 ans, je rentrais de l’armée en 1966. j’ai commencé avec Mr Deperetti à Paris. Il enseignait le judo, l’aïkido et le karaté.
ABK : Qu’est ce qui t’a ammené au karaté ?
CC : En rentrant de l’armée je souhaitais me trouver une activité où il n’y ai pas d’interruption. J’avoue franchement que l’on commençait à parler du karaté comme un sport de combat...ou tu devenais très très fort, invulnérable ! J’exagère, mais en tout cas une image mystique qui m’a attiré. Ce qui m’a surtout attiré c’est le premier cours que j’ai vu dans un grenier à Paris rue du Maine où l’atmosphère m’a beaucoup plu, la rigueur, ce travail ensemble, des gens qui dégageaient une énergie fantastique.
ABK : Ensuite tu as connu J-P Lavorato
CC : Oui c’est un ami, (notre premier champion d’Europe), P. Baroux qui connaissant mon tempérament m’a conseillé d’aller découvrir M. Lavorato.
ABK : Tu as fait de la compétition aussi ?
CC : J’ai démarré tard, mais j’ai eu pour moi des résultats qui étaient amplement suffisants. On a été champion de France en 1973 (combat), par équipe avec P. Berthier, JL. Morel ... enfin les élèves de Jean-Pierre des clubs de Vincennes et St Mandé. J’ai été 2 fois champion de France kata par équipe également, c’est a peu près la même équipe qui faisait combat et kata. Je crois à ce jour que c’est le seul club champion de France technique et combat.
ABK : la question classique des débutants : en combien de temps as-tu eu ta ceinture noire ?
CC : A l’époque il n’y avait pas de délais, je l’ai eu en 2 ans. Je m’entraînais tous les jours, c’était horrible ... pour les gens avec qui je vivais.
ABK : Lequel de tes DAN t’a le plus marqué, ou fait le plus plaisir ?
CC : Il y en a 2 qui m’ont vraiment marqué : le 1er DAN, vraiment la ceinture noire, souvent nous les anciens on oublie ce que cela a eu comme effet sur nous. En tout cas pour moi, c’était fantastique, et je me suis vraiment rendu compte que cela démarrait. Et puis le 5ième DAN. Pourquoi le 5, parce que je l’ai passé avec mes amis, la même équipe Berthier etc., c’était génial !
ABK : Quel Sensei t’a le plus marqué ?
CC : Sensei Kasé. Jean-Pierre évidement, mais Jean-Pierre c’était autre chose, c’était l’homme qui était devant, c’était vraiment le meneur d’homme. Puis, il nous a fait découvrir Sensei Kasé, et là, c’est vrai que pour moi, c’est un karaté qui convenait tout à fait à ma morphologie ... enfin tout cela me convenait tout à fait.
ABK : As tu une technique préférée ?
CC : A l’époque, c’était le mae géri, et puis le kisami aussi ... pas mal. En compétition, j’avais un espèce de mae géri merdique, mais qui passait souvent ! Je passais au dessus de la garde ... (rires) ... enfin c’était comme cela, c’était la compétition. Le kisami par contre ça, ça allait pas mal.
ABK : Un kata préféré ?
CC : J’ai beaucoup aimé Empi. J’ai beaucoup aimé Niju shiho, J’ai beaucoup aimé Sochin ... voila.
ABK : Tu es expert dans la fédé, qu’est ce que cela veut dire pour toi, à part les stages ?
CC : c’est pas moi qui ai choisi, c’est une reconnaissance de mes pairs. J’étais ravi de me retrouver avec des gens comme Jean-Pierre, entre autre. Comme Dominique Valéra qui est un Monsieur du Karaté, quand tu vois son vécu, son parcours, c’est fantastique. Serge Chouraki, tous, Patrice Belhriti, Bernard Bilicky ... c’est des mecs que j’allais voir à Coubertin combattre. On oublie qu’ils ont été des super combattants. Et de les voir maintenant diffuser un karaté qu’on appelle traditionnel ou de la self-défense, mais peu importe, il y a une recherche. Ce sont des gens investis dans des choses vraiment intéressantes. Donc faire partie de ces gens là, à mon âge - 70ans -, c’est sympa, c’est bien pour mes élèves, les gens qui nous entourent.
ABK : Tu n’as pas prévu d’arrêter ?
CC : Oh non, je ne voudrais pas ! Le plus tard possible !
ABK : Merci Christian